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Agenda

Evénement

le 26 septembre 2016

Réception de Jean-François Gay

Le 23 septembre 2016 au prieuré de Manthes, l'Académie drômoise accueillait un nouveau membre, jean-François Gay.

Discours de réception de Sylvaine Boige-Faure

Bonjour à tous.

J'ai l'honneur et le plaisir de vous présenter Jean-François GAY, artiste lyrique, je dirai à ma façon " chanteur d'opéra ", aujourd'hui titulaire depuis 15 ans des chœurs de l'Opéra de Lyon, et au parcours professionnel et artistique très riche comme vous pourrez le constater.

D'autres académiciens le connaissent bien, peut-être mieux encore, notamment Henri Garelli qui a partagé avec lui des responsabilités au sein de l'association Bach en Drôme des collines, mais aussi les amateurs d'opéra comme Jacques Mazade ou notre Présidente Annie Friche …et ils sont bien-sûr associés à cette présentation que je vais tâcher d'assurer au mieux (moi qui ne suis pour l'opéra qu'une petite " Marguerite ", avec une voix plus juste je l'espère et tout autant de passion que ce personnage incarné au cinéma par Catherine Frot).

Jean-François est donc un Drômois qui honore notre département, et qui partage sa vie entre Saint-Donat, plus précisément Charmes -sur-l'Herbasse, où il possède une maison, et Lyon bien sûr, métier oblige. Mais il fut aussi Parisien pendant 20 ans, notamment au début de sa carrière.

Il est né le 15 mai 1955 et ses racines donatiennes sont liées à l'activité industrielle de son père qui avait installé avant la guerre, un moulinage de fils de soie, de rayonne et de coton (au passage, Louis-César Gay fut Président du syndicat français du moulinage et de la texturation). Sa mère Françoise, née Roche, était pianiste amateur mais de bon niveau. L'un et l'autre étaient mélomanes et très investis dans l'organisation du festival Jean-Sébastien Bach (son père en fut vice -président) et les musiciens étaient souvent logés à la maison. C'est ainsi que Jean-François a pu croiser de grands noms de la musique et tout particulièrement la célèbre organiste française Marie-Claire Alain, qui a très longtemps parrainé (47 ans) voire même illuminé le festival, et qui est donc devenue une grande amie de la famille.

Jean-François, qui fit ses études secondaires chez les Maristes à Lyon, a très vite appris le piano (une dizaine d'années) et pratiquait déjà le chant choral. Mais il ne fit pas de la musique son métier tout de suite, puisqu'il fréquenta un temps le monde de la santé au travers du métier méticuleux de prothésiste dentaire qu'i exerça un temps, tout comme celui d'infirmier de bloc opératoire. Mais sa passion pour la musique l'emporta !

C'est en 1981 que Jean-François fut auditionné par Bernard Têtu pour rentrer dans le " Chœur des solistes de Lyon ", mais en septembre de la même année, il quitte Lyon pour Paris où il fait la connaissance de Michel Laplénie, membre d'un tout jeune ensemble, Les Arts Florissants dirigé par William Christie. C'est ainsi qu'il fut présenté à ce grand musicien claveciniste et chef d'orchestre franco-américain, rencontre marquante et décisive pour sa vie professionnelle puisqu'après audition, il rentra dans son prestigieux cours de musique baroque au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris puis au Conservatoire National de Région. Très vite cours, auditions et master-class s'enchainèrent mais son vrai baptême du feu fut la redécouverte de " Médée " de Charpentier en 1984, avec le prestigieux ensemble des Arts florissants qu'il intégra alors.

Jean-François a eu la chance de participer également en chœur ou en soliste à d'autres ensembles non moins célèbres comme l'orchestre COLONNE, et aussi, " la grande écurie et la chambre du Roy " dirigée par Jean-Claude Malgoire, également l'Ensemble Baroque de Limoges ou encore l'ensemble AKADEMIA.

Après de très nombreuses tournées avec ces différents ensembles, Jean-François rechercha un poste plus stable. En 2001, il décida de se présenter au concours d'entrée du chœur de l'Opéra de Lyon. Il prépara ce concours avec acharnement pour passer d'un répertoire exclusivement baroque à celui plus vaste d'une grande maison nationale. Concours qu'il réussit brillamment et il dut alors expliquer cette désertion à William Christie, qui le considérait comme l'un des " pères fondateurs " de son chœur…

Il devint donc titulaire de ce poste de seconde basse (la partie la plus grave) et en fonction des productions, il se vit confier des rôles de solistes. C'est ainsi qu'entre autres, il fut deux fois médecin, (vous voyez que l'on a des points communs !) dans deux opéras "Pelléas et Mélisande" de Debussy et "le Dialogue des Carmélites" de Poulenc. Ces rôles donnés aux artistes du chœur sont l'occasion d'une expression et d'un engagement scénique plus personnel et plus fort avec en prime, le fameux trac des solistes. Mais  le plaisir est intense et grisant aussi ", nous dit Jean-François, "en particulier lorsqu'on est une voix au sein d'un grand orchestre vocal comme dans "Parsifal" de Wagner ou "le Messie" de Haendel".

On sait aussi combien ces postes très prisés demandent là encore compétences, suivi, déplacements, et adaptation à des metteurs en cène très divers mais sûrement marquants comme Peter Stein dans " Pelléas et Mélisande " ou Christophe Honoré pour " Le Dialogue des Carmélites ".Pour les habitués de l'Opéra de Lyon, Jean-François vient de terminer une participation dans " L'enlèvement au sérail " de Mozart et prépare pour la rentrée "L'ange de feu" de Prokofiev.

Cette fonction lui a permis également de se lier d'amitié avec des célébrités comme la pétillante Patricia Petitbon dont je suis personnellement une grande admiratrice (elle a été remarquable dans le dernier Alcina donné à Aix en Provence). Elle est venue il y a quelques années à Saint-Donat.

Mais ce n'est pas tout !...car Jean-François nous a fait profiter de toutes ses expériences et connaissances dans son rôle de directeur artistique du festival "Bach en Drôme des Collines "durant 6 ans de 2006 à 2012. Avant de laisser son poste à Michel Robert, Jean-François nous aura permis de découvrir et apprécier Thierry Escaich, qu'il a croisé alors qu'il était en résidence à l'auditorium de Lyon et composait son premier opéra (" Claude ", sur un livret de Robert Badinter). Il lui proposa alors de succéder à Marie-Claire Alain. Jean-François reste, on le sait, un fidèle accompagnateur de ce festival mais se redonne du temps pour son métier très prenant, sa maison, son jardin, mais aussi sa famille (il a quatre neveux et trois petits-neveux) et ses amis qui lui sont très chers.

Il y a aussi une passion qui habite Jean-François depuis son tout jeune âge et que je n'ai pas encore évoquée, c'est l'équitation. Il monte à cheval depuis l‘âge de 15 ans, avec un niveau compétition, saut d'obstacles etc… Il a encore monté son cheval cet été mais il a hélas ! dû s'en séparer tout récemment pour adopter des sports plus sages pour son dos !

Je vous demande donc de réserver un accueil très chaleureux à ce chanteur d'opéra Drômois dont je suis très fière d'être la marraine.

Diaporama

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