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La fondation

L'Académie Drômoise est la descendante spirituelle de la Société Littéraire créée en 1784, et officialisée par lettres du roi en 1786 sous le nom de Société Académique et Patriotique ; il est étonnant de voir que la référence au patriotisme était déjà affichée quatre ans avant une Révolution qui allait mettre ce mot à toutes les sauces. Puis la Révolution passe, et l'oubli étend son bras.

L'idée d'une académie renait en 1957 entre quelques amis, de trois à six selon les documents : assez certainement au départ entre le journaliste-historien André Milhan et le banquier-poète Albert Varnet, vite rejoints par le journaliste-poète Pierre Richard, l'ingénieur-poète Pierre Pontiès et le pharmacien-poète Claude Boncompain. Un sixième mousquetaire s'agrège aussi au noyau fondateur : l'avocat Raymond Vallentin du Cheylard, qui sera le premier président de l'Académie. Milhan a alors 43 ans, Varnet 47, Boncompain 49, Vallentin du Cheylard 50 et Pontiès 59 ; je n'ai pas retrouvé la date de naissance de Richard, mais sans doute est-il déjà être très âgé puisqu'il se retirera rapidement de l'Académie et décèdera en 1961. Hormis Richard, c'est donc une équipe relativement jeune qui lance l'Académie.

L'objectif annoncé et de "donner des conférences, organiser des manifestations, publier, et faire se rencontrer savants, lettrés et artistes de la Drôme". Une conférence de présentation se tient en grandes pompes le 3 avril 1957 à l'hôtel du Grand Saint-Jacques de Valence, et la création officielle est enregistrée le 15 Novembre 1957.

L'Académie est administrée par un Président, trois Vice-Présidents (un par discipline : Lettres, Sciences et Arts) et un Trésorier, dont les mandats sont annuels ; ce trop rapide régime de rotation s'avère cependant vite peu pratique, aussi à partir de 1962 les mandats sont portés à deux ans.

À ces élus s'ajoute un certain nombre de membres qui constituent un Bureau, et qui jusqu'en 1997 porteront le titre de Mainteneur ; ce titre est attribué à vie, ce qui en rendra ensuite l'utilisation difficile puisqu'il y aura - les années passant et la motivation avec elles - des Mainteneurs membres du Bureau, et des Mainteneurs honorifiques.

Les académiciens sont statutairement au nombre de 36 au minimum, 72 au maximum, et - une nouveauté pour l'époque - l'Académie est ouverte aux femmes. Les fauteuils sont alors nominaux (donc, durant de nombreuses années, on succèdera au fauteuil de X…), toutefois cette notion restera virtuelle puisque - contrairement à de nombreuses autres académies ayant bénéficié de legs et de dons, qui leur ont permis de s'installer dans leurs murs - l'Académie Drômoise n'a jamais eu de locaux en propre. Durant une courte période, une notion de compétence thématique sera attachée à certains fauteuils, et on parlera de celui du folklore, de l'hydraulique ou de l'économie politique.

Dans la première promotion, les académiciens sont majoritairement Valentinois, et il est clair que pour postuler à l'Académie mieux vaut être (ou se dire…) poète. L'Académie est alors essentiellement masculine, et ces messieurs se prénomment presque tous André, René, Maurice, Henri ou Pierre.

À partir de 1964 apparaît la notion de Membre Correspondant, qui permet d'associer à l'Académie des personnalités qui, pour différentes raisons, ne peuvent s'associer régulièrement aux réunions, mais avec lesquelles l'Académie souhaite créer un lien privilégié ; le préfet et l'évêque de Valence sont aussi plus ou moins en relation préférentielle avec l'Académie.

Le recrutement se veut démocratique, aussi les fauteuils vacants sont ils annoncés dans la presse de façon à susciter des candidatures, même si dans la réalité les noms sont plutôt proposés par les plus influents membres de l'Académie.