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Agenda

Evénement

le 19 mars 2019

Réception de Philippe Louisgrand

Le 16 mars 2019, à Bourg-de-péage, l'Académie drômoise accueillait un nouveau membre, Philippe Louisgrand.

Discours par Sylvaine Boige-Faure

J'ai l'honneur et le plaisir de vous présenter Philippe Louisgrand, artiste plasticien qui vient enrichir les rangs de notre académie drômoise dans la section ARTS.

Si vous n'avez pas encore croisé Philippe, vous avez sûrement déjà vu ses œuvres car il a beaucoup exposé dans notre département. Mais sa vie a été marquée également par l'enseignement de l'art et je vais tout vous dire sur ces deux facettes professionnelles de Philippe, qui vit maintenant à Hauterives, sachant que sa vie fut riche et généreuse et que cette présentation sera forcément trop brève.

Philippe Louisgrand est né à Oujda au Maroc, alors protectorat français.

Ses parents pharmaciens issus d'une grande famille Lyonnaise étaient partis s'installer en Algérie sur la frontière algéro-marocaine mais ont dû revenir en France dans les années 60 et se sont installés à Lyon.

Dès l'âge de trois ans, Philippe tombe en admiration devant une table artisanale magnifiquement décorée en volume de fruits colorés en céramique genre Madoura à Vallauris. Il comprend, alors très jeune, ce que l'homme peut faire de ses mains grâce à son inspiration. La passion de l'art s'installe donc dès la petite enfance et c'est en 1958 qu'un ami décorateur le convainc de s'inscrire dans une école d'art. En 1959, il entre à l'école nationale supérieure de Beaux-Arts de Lyon puis deux ans plus tard à l'école régionale des Beaux-Arts de Saint-Etienne où il a été l'élève de Claude Weisbuch. Cet artiste enseignant entretiendra avec lui des relations amicales et affectueuses et lui léguera entre autres sa presse pour lithographie (la fameuse bête à cornes).

Pendant son service militaire en Champagne en 1964, il obtient son diplôme de troisième année, puis reprendra ses études pour passer et obtenir le diplôme national des Beaux-arts, option gravure en 1968.

À partir de ce temps commence une double carrière d'artiste et d'enseignant.

En effet en 1975, il commence à enseigner à l'école des Beaux-Arts de Saint-Étienne puis en 1982 à l'école des Beaux-Arts de Lyon. De 2003 à 2006, il prend la direction de l'école d'art de Saint-Etienne. C'est sous son mandat que l'école prend le titre d'école supérieure d'Art et de Design.

Il forme alors beaucoup d'élèves qui, grâce à cet enseignement et bien-sûr aussi à leur talent, font aujourd'hui une carrière notoire comme Philippe Favier, Marie Denis (deux artistes drômois qui ont eu le privilège de résider à la Villa Médicis à Rome et que nous pourrions inviter à rejoindre notre académie), Djamel Tatah, Ghislain Bertholon, et autres…

Je sais que tous ses anciens élèves lui sont très attachés et viennent régulièrement travailler à ses côtés dans son atelier ; ils ont pour lui un petit surnom affectueux de Loulou qui en dit beaucoup sur les liens qu'il a su tisser avec eux.

En 2006, il troque son poste de directeur pour celui de chargé de mission à la nouvelle cité du design à Saint-Étienne et tout en s'adonnant au travail d'artiste plasticien exposant en France et dans le monde entier, il continue à transmettre ses acquis et sa passion au sein de plusieurs associations qu'il fonde ou préside : l'association Science et Art depuis 2000, association des restaurateurs sans frontières de 1998 à 2004 (avec Robert Bougrain-Dubourg), l'antenne de l'école des Beaux-Arts de Saint-Etienne au sein de l'institut français de Thessalonique en Grèce. Il est aussi membre du jury de la biennale internationale d'art contemporain de Monterrey au Mexique pendant quelques années.

On a beaucoup parlé de Lyon, Saint-Étienne ou contrées éloignées. Alors est-il bien Drômois cet homme-là ?

C'est en1998 qu'il vient s'installer à Hauterives, pays du facteur Cheval et surtout berceau familial de sa deuxième compagne Réjane Caniffi, installée comme médecin généraliste dans ce même village.

Après avoir eu trois beaux enfants (Emmanuel, Marion et Antoine) tous artistes avec sa première épouse, il aura trois garçons maintenant beaux jeunes hommes avec Réjane (Achille, Ulysse et Ambroise). Ses six enfants et quatre petits enfants lui donnent beaucoup d'occupations s'il n'est pas dans son atelier en train de préparer une nouvelle expo.

C'est en effet en 2010 que Philippe crée dans sa propriété à Hauterives l'atelier des Lombards où il présente dans un petit espace réservé aux expositions, les œuvres des artistes qu'il a envie de promouvoir mais aussi où il accueille artistes et autres publics pour dessiner, graver et réaliser des lithographies sur la fameuse machine de Weisbuch.

Tout le long de l'année 2018, il a ainsi accueilli des malades atteints de la maladie de Parkinson et réalisé avec eux de magnifique œuvres qui étaient et sont peut-être encore en vente au profit de France Parkinson. Cette opération montée avec six clubs Rotary de Drme et Ardèche ainsi qu'avec l'association France Parkinson aura sans doute des prolongements avec le dispositif Culture et Santé porté par le conseil régional. Une exposition de ces travaux est en cours au musée de la Villette à Paris.

En ce qui me concerne, c'est Philippe Louisgrand artiste que j'ai d'abord rencontré dans une belle et prestigieuse exposition au château des Adhémar en 2000.

Je suis sûre que certains se souviennent de ces grand animaux (éléphants, crocodiles, tortues et salamandres…) qui trônaient dans la salle d'honneur de ce château à Montélimar. C'est l'exposition qui m'a permis de découvrir l'œuvre de ce Drômois installé non loin de chez nous. Mais des expositions, il en a réalisé bien d'autres ailleurs en France comme au musée de la Poste à Paris ou à l'espace Villegié à Saint-Gratien dans l'Oise, et à l'étranger.

Les plus récentes, près de chez nous, vous parleront car il est régulièrement invité par la nouvelle galerie Balthazar à Valence où il a côtoyé en 2018 Jean Paul Chambas, Christian Lacroix et Hervé Di Rosa avec pour thème commun les célèbres roses de Redouté.

Et puis, il fut le commissaire général et invité d'honneur du salon de septembre 2018 du Prieuré de Manthes aux côtés de Philippe Favier, Ghyslain Bertholon, Michel Wohlfahrt et autres artistes et je peux dire qu'il a beaucoup contribué à la notoriété et au rayonnement de notre manifestation man­thenoise.

Ce que nous savons moins, c'est qu'il a beaucoup illustré, édité ou collaboré à la sortie de nombreux ouvrages notamment sur la presse de JP Huguet à Saint-Julien Molin Molette. Je n'en citerai que quelques-uns comme Le Bestiaire, Le Torero mort, Le corps de l'océan…

Je dois aussi citer les réalisations sculpturales que l'on peut découvrir à Saint-Vallier le long de la Via Rhôna ou dans le jardin des berges de la Galaure : ces tours-totems céramiques bleues que l'on aperçoit de la route ou bien cette fontaine géante au bord du Rhône qui nous évoquent les éléments de la fabrique CERALEP, partenaire de cette opération.

Enfin je ne peux terminer ce portait sans dire aussi que Philippe est un très grand collectionneur et passionné de jouets anciens. Il possède des exemplaires exceptionnels de voitures d'enfants comme cette Bugatti Baby fabriquée par le maître de la mécanique automobile pour les enfants de grands de ce monde propriétaires du grand modèle !

Vous aurez compris donc que Philippe Louisgrand est un homme cultivé et attachant qui aime partager son temps, ses connaissances, son expérience et je pense que vous aimerez vous aussi profiter de la compagnie de ce nouvel académicien qui vient enrichir notre belle et noble association. n

Diaporama

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